INTERVIEW DES 90 RUGISSANTS

Après avoir remporté les championnats du Monde de ballet sur glace  à Boston, l’équipe (Junior) de Belfort a signé une nouvelle victoire à la Griffe d’Argent.  A l’aube des  championnats de France, les patineurs de l’A.S.M.B  ont accepté de répondre à nos questions. Rencontre avec les tous nouveaux champions du Monde, favoris pour le titre national.

 Qu’est-ce qui vous a donné envie d’aller vers le ballet et qu'est-ce qui vous plaît le plus ?

Anne-Sophie : Pour ma part, j'ai dû arrêter la compétition en solo, à cause des études et le ballet sur glace demande moins d'entrainement que le solo. En plus, cela permet de garder un pied dans la compétition, un pied dans la patinoire et c'est cette ambiance là que tout le monde recherche ! 

Pouvez-vous nous présenter votre équipe?
Anne-Sophie : On est une équipe de 27 patineurs. Ça fait trois ans qu'on a commencé le ballet. Au début, on était dans la catégorie "Open" et l'année dernière, on s'est inscrit en Junior. On s'est qualifiés pour les championnats du Monde lors des Championnats de France et puis là on revient des championnats de Boston.

Justement vous avez terminé premiers de ces championnats du monde, tout d'abord quelles sont vos impressions, vos sensations ?

Anne-Sophie : On ne s'y attendait pas du tout, on s'était donné l'objectif d'y aller pour être dans les six premiers et si on pouvait avoir un podium, ca aurait été vraiment génial, donc c'était vraiment une grosse surprise. Pour ma part et celle de tous les autres, on s'en rend pas encore compte, ça va venir doucement...

Quel regard portez vous sur votre performance lors de ces mondiaux ?

Anne-Sophie : C'était vraiment bien préparé, on a beaucoup bossé au sol, on était vraiment tous très motivés pour accrocher un podium. Quand on a appris après le programme court qu'on était premiers, on avait vraiment envie de tout donner pour garder notre place après le programme long, surtout que l'équipe barcelonaise était très forte. On avait vraiment la rage de gagner et je pense que ça nous a permis de gagner la première place.

Sur cette compétition, la Griffe d'Argent vous revenez tout juste des championnats du monde, il y a la fatigue et le reste, comment avez-vous geré tout ça ? Quel bilan faites-vous sur votre performance ?

Anne-Sophie : On a déjà dormi dans les vestiaires, on était tous allongés au milieu des vestiaires et on a géré comme on a pu. Il fallait faire deux compétitions pour pouvoir participer aux championnats de France et ensuite espérer se qualifier pour les mondiaux. Ce matin, on était un peu fatigués, l'exercice chorégraphique n'était pas facile. La performance n'était pas vraiment là mais par contre au libre, on a vraiment tout donné pour se faire plaisir essentiellement. Je pense que ça s'est ressenti déjà chez nous et chez le public aussi.

Le ballet sur glace est encore une discipline qui n'est pas connue de tous, pouvez-vous nous expliquer la différence entre l'exercice chorégraphique et le libre ?

Anne-Sophie : En fait, pour l'exercice chorégraphique, on a un thème et des éléments à respecter. Cette année, c'était «cascades» donc des mouvements en cascade plusieurs fois , des mouvements affirmés. Il fallait également qu'on fasse une célébration a quelqu'un; on a choisi Léonard de Vinci. Pour l'exercice libre, chacun choisi son thème, nous on a choisi «Géométrie variable» où on travaille les différentes formes, triangles, cercles, etc...

Comment avez-vous choisi les thémes de vos programmes, comment monte-t-on une chorégraphie ?

Anne-Sophie : C'est notre chorégraphe qui est très créative. Elle nous a proposé ce programme là et on tout de suite adhéré à ses idées. On l'a suivi à fond dedans depuis le début.

Quelles sont les difficultés de la discipline ?

Anne-Sophie : Il y a déjà la différence d'âge car nous on a une équipe qui va de 12 à 24 ans. Il y a aussi la différence de niveau, certains font du patinage depuis qu'ils sont tout petits, d'autres ont commencé plus tard. Certains font de la compétition et d'autres c'est juste du loisir. Il faut accepter tout ça, le gérer, et s'encourager parce qu'il y en a mentalement qui sont plus faibles que d'autres. Ce qui compte, c'est l'esprit d'équipe, ça permet de maintenir l'équipe soudée et c'est l'essentiel.

Dans trois semaines, il y a les championnats de France, sur quels points allez vous travailler ?

Anne-Sophie : Nous, ça va être essentiellement l'alignement et puis après c'est le fignolage, les bras bien ensemble. L'objectif ça va surtout être que le groupe soit en cohérence, d'être vraiment sur la musique ensemble et que certains ne soient pas en difficulté par apport à d'autres.

Quels sont vos points forts et vos axes d'amélioration ?

Anne-Sophie : La chorégraphie déjà, c'est un de nos points forts. Christine nous a monté quelque chose d'exceptionnel et on l'a beaucoup travaillé aussi bien au sol que sur la glace. Maintenant, le point faible c'est le physique, parce que c'est dur de tenir six minutes 15 et surtout les alignements et d' être vraiment bien ensemble.

Pouvez-vous nous parler de votre «staff» ?

Anne-Sophie : Il y a la chorégraphe Christine Le Mercier et l'entraineur Julien Coulon.Notre chorégraphe, Christine a l'habitude de monter tous nos galas de patinage. Elle est professeur de sport et a une équipe d'aérobic qui fonctionne bien à Belfort. C'est seulement depuis trois qu'elle a attaqué le ballet sur glace et ça à l'air de lui réussir.

Cédric Juhin, Entraîneur de l’équipe de Ballet sur Glace de Belfort, catégorie Novices

Remerciements à Anne-Sophie Gomez, Cedric Juhin, aux dirigeants du club et à  toute l'équipe de Belfort. Crèdit Photo www.le pays.fr

HOMMAGE AU BALLET SUR GLACE  : LE BALLET, DES CONTES SUR LA GLACE  

On le sait le ballet est une discipline à part mais séduit par les histoires racontées et le travail chorégraphique. Il ne s'agit pas seulement d'exécuter des difficultés comme les sauts ou les pirouettes en laissant la chorégraphie au second plan mais plutôt de proposer un vrai spectacle. De l'art en somme. Un art qui ne doit pas faire oublier que cette discipline est bien un sport de compétition. Alors le petit plus se définit sans doute autour de tous ces détails qui en font son unicité. Dans le ballet, on explore d'autres horizons. Ainsi nait souvent sur la glace un décor bien réel souvent monté par les équipes elles mêmes et des costumes qui sont également essentiels dans le message à faire passer. Ces costumes justement laissent une grande liberté à la créativité et sont souvent associés à un maquillage. Et ces deux éléments constituent une part importante de la proposition artistique.

Mais aucun costume ou décor ne peut être mis en valeur si la créativité artistique et la chorégraphie ne sont pas sublimées et consistantes (et vice-versa) . Le ballet lui aussi a plusieurs écoles, parmi elles on retrouve un patinage épuré plus abstrait mais aussi des propositions plus étoffées d'un point de vue créatif. Et comme le patinage artistique, il est sujet à discussion, sans doute parce que la dimension artistique y est encore plus présente. Il est aussi un exercice difficile car il doit coordonner des niveaux et des techniques hétérogènes. Cette multiplicité des niveaux vient ses membres, plus d'une vingtaine environ. Chacun a un parcours différent, vient du patinage ou de la danse sur glace par exemple. Chacun a une approche différente de la compétition et sans doute une vision artistique aussi. L'art du ballet est aussi celui de partir d'une hétérogénéité pour arriver à un résultat unifié en terme de niveau technique. L'art du ballet c'est aussi rassembler, savoir exploiter les forces de chacun pour tirer le meilleur du groupe créer un esprit d'équipe, se soutenir et vibrer ensemble. Il est en ce sens bien plus qu'une déclinaison collective du patinage artistique, il est unique.

Le ballet fédère de plus en plus car il fait rêver et semble souvent plus accessible au public dans la compréhension du récit évoqué. Le ballet est donc un sport puisqu'il se base sur des critères techniques mais il est surtout un art, des univers, des histoires, des rêves, des engagements, des propositions, une sensibilité chaque fois différente empreinte de la patte du chorégraphe et porté par ses interprètes.

 Par Vanessa Saksik le 16 Avril 2011 

    Belfort, une équipe en or 

                            Griffe d’argent à Argenteuil (Catégorie Juniors)

La patinoire d'Argenteuil a accueilli ce samedi quelques unes des meilleures équipes nationales de la catégorie Open à la catégorie Juniors, les Elites n'ayant pas pris part à cette compétition. Cette année le Club parisien du C.P.A.P a présenté son équipe adulte, fait nouveau dans cette discipline. Au total 17 équipes ont pris part à cette19eme Griffe d'Argent. La catégorie Juniors qui clôturait la compétition a offert une belle bataille des styles.

Première étape pour les équipes engagées dans cette compétition, l'exercice chorégraphique. Cette épreuve qui se base sur trois critères à savoir le thème, le procédé chorégraphique et la gestuelle. Cette saison, chacun de ces critères a été défini comme suit le thème est la célébration, le procédé chorégraphique est la cascade et la gestuelle doit être affirmée. Sur le libre, les six équipes ont proposé chacune leur univers. C'est Argenteuil qui a ouvert le libre à domicile. Dans des costumes blancs, ils ont présenté une chorégraphie épurée autour du thème de l'amour. Pour évoquer l'amour caché, les argenteuillais ont joué avec leurs costumes, en portant des masque recouvert d'un voile, Ils obtiennent 41,30 points dont 18 points sur l'impression artistique, domaine qui reste leur axe de progression.

Dans un tout autre registre, le ballet de Vitry a déroulé une chorégraphie recherchée. Sur leur libre, ils se sont démarqué grâce à plusieurs éléments majeurs comme une bonne utilisation de l'espace, l'unité, la complexité des éléments techniques et l'originalité. Sur ce dernier point, ils ont fait le choix audacieux d'utiliser une corde à sauter comme accessoire et sont parvenus à gérer l'utilisation de ce dernier. Au delà de ces considérations, ils ont également su emporter le public dans un univers. Ils ont proposé un libre sur le thème de l'esclavage sur une musique jazz soul, beaucoup plus rythmée dans la seconde partie de programme.

La Havre a fait honneur à sa ville et à sa tradition en présentant une chorégraphie sur l'univers des marins. Grâce à une chorégraphie teintée de beaucoup d'humour autour des personnages phares de Popeye, ils ont fait l'unanimité dans le public et marqué les esprits. Ils ont laissé une belle impression artistique tant dans l'utilisation du décor (un gros bateau) que dans la proposition artistique, le jeu des acteurs. Besançon décroche l'argent en réussissant à exceller à la fois sur la technique et l'impression artistique. La difficulté des éléments proposés, la qualité d'interprétation, le traitement du thème et l'harmonie du groupe ont été leurs principaux points forts. Les contrastes crées autour de l'ange et le diable ont été eux aussi l'une des raisons de leur succès. Saint-Ouen, l'une des formations très talentueuses depuis plusieurs années ont gagné une belle bataille en obtenant la médaille de bronze. Sur un thème militaire, la délégation francilienne reste dans le ton de sa saison avec un résultat très proche de sa performance mondiale. Les confettis de Saint-Ouen ne comptent que deux points d'écart avec Besançon, résultat d'une lutte serrée pour ce podium.

 Par Vanessa Saksik le 16 Avril 2011 

CHAMPIONNATS DU MONDE DE BALLET

 un week-end de folie 

Le Ballet en bref 

Le Ballet sur glace se compose de deux épreuves, l'exercice chorégraphique et le programme libre. L'exercice chorégraphique met essentiellement l'accent sur les qualités techniques. Il est évalué selon trois critères principaux, que sont le procédé chorégraphique, la thématique gestuelle qui permet de donner corps et vie à la chorégraphie et bien sur un thème qui doit être a la fois fort et subtil.

Saison 2010/2011