Interview Phillipe CANDELORO
 

Comment vous est venu l'idée d'écrire ce livre ?
Alors l'idée, déjà, au départ, c'est un livre qui a été co-écrit avec Leblond qui est l'auteur et c'est lui qui a démarré un petit peu l'écriture de ce livre. Au fur et mesure que je lisais ce qu'il était en train d'écrire j'ai un peu surenchéri ses propos et finalement je me suis mis à l'écrire aussi avec lui; donc déjà il était indispensable que je fasse le choix des photos. Au départ on avait dit qu'on mettrait une photo toutes les 4 pages, et on s'est retrouvé avec 3 photos par page donc c'est un livre qui est beaucoup alimenté par ses photos et finalement on est assez content du contenu et du résultat de ce livre, surtout avec l'association de la maison Ellebore qui n'a pas pour habitude d'avoir ce genre de livre dans sa distribution c'est donc vrai que c'est peut être un peu plus difficile avec le livre "Candel rebelle et fidèle" car c'est pas leur tasse de thé habituelle . Cependant je trouve ça très intéressant car ca permet de faire découvrir aux uns et aux autres y compris moi et d'être dans une cible qui est complètement différente donc l'esprit d'équipe est là c'est ça qui est important.

 Vous avez arrêté votre carrière amateur en 1998, Quels souvenirs en gardez vous ?
Ben en fait moi, évidemment, j'en garde un bon souvenir puisque ma fin de carrière s'est terminé avec une belle médaille de bronze aux J.O. de Nagano en plus le public Japonais, d'Artagnan donc gros succès. Voila maintenant j'avais senti et le fait d'avoir cette médaille ça ma permis de partir l'esprit tranquille, l'esprit libre pour aller explorer les horizons du patinage pro et puis aller m'éclater enfin pour le public sans avoir de compte à rendre à qui que ce soit.

Le circuit amateur vous manque t'il ?
Non pas plus que ça surtout quand on voit ce qu'il devient, ça ne me manque pas du tout....

Depuis que vous avez commencé une carrière professionnelle, en quoi est-elle différente et comment cela se passe t'il ?
C'est pas spécialement différent car il faut continuer de s'entraîner tous les jours sauf qu'effectivement aujourd'hui je suis même plus trop intéressé par les compétitions car elles me demanderaient beaucoup trop d'investissement à l'entraînement tous les jours par rapport au nombre de compétitions que j'ai à faire dans l'année...c'est vrai que quand on a patiné pendant 25 ans la motivation de l'entraînement se perd petit à petit, c'est pour ça qu'à mon avis on ressent que on est vers la fin d'une carrière et qu'on en a un peu marre d'aller s'entraîner tous les jours. Alors que quand on a des galas sur une longue période de tournées comme c'était le cas cette année avec Holiday on Ice ou ça demande 5 mois de travail d'affilié tous les jours pratiquement avec des spectacles tous les jours alors là oui là ça vaut le coup d'aller s'entraîner , patiner pour voir du public tous les soirs mais si j'ai un gala par mois c'est sur je vais vite arrêter le patinage.


Justement quel souvenir gardez-vous de cette expérience Holiday on Ice ?
Ben moi j ai trouvé que c'était une très très bonne association c'est vrai que de toute façon je pense que dans la carrière d'un athlète surtout d'un patineur d'Holiday on Ice, c'est obligé et puis finalement je suis tombé dans un très bon spectacle c'est un des meilleurs spectacles puisque "Dreams " est un des meilleurs que j'ai pu voir en une dizaine d'années. C'est surtout qu'ils ont changé un peu les participants l'âge moyen des participants puisqu'avant on c'était plutôt 35 et là on est plutôt sur une moyenne de 50 ans en moyenne d'âge et ce qui a dynamisé 20 % d'une clientèle qui ne serait jamais venue voir Holiday on ice si j'avais pas été dedans donc l'un dans l'autre, il y aura eu 500 000 personnes en France qui m'auront vu patiner qui auront vu le spectacle d'Holiday on Ice en France voilà je pense que l'expérience a fait que donc très intéressant très enrichissant pour tout le monde.

Quels sont vos projets à court et à long terme ?
Moi, c'est déjà de terminer la saison avec Holiday on ice qui reprend fin Septembre jusqu'au 15 Novembre et ensuite repartir sur la tournée américaine sur laquelle j'étais CHAMPIONS ON ICE . Ça fait 10 ans que je travaille avec eux puis j'aimerais terminer la saison olympique avec eux y'a encore 3 mois et demi de tournée là-bas sur l'année et puis après ça, préparer en un an et demi le spectacle qui s'appellera "HELLO AND GOODBYE" qui sera donc mes adieux en tout les cas sur la scène de la glace ou j'aurais envie de faire partager mon public qu'on la vive ensemble quoi. on sera sûrement sur 5 ou 6 villes en France mais en restant plus longtemps sur chaque ville.
 

 Le patinage vu par Phillipe Candeloro


Que pensez vous du nouveau systéme de jugement ?
Aie ! Joker! Non honnêtement je pense que c'est un bon système de jugement mais il demande à progresser c'est à dire qu'aujourd'hui y'a un système qui est mis en place mais y'a personne qui peut donner vraiment les directives sur son fonctionnement. A la base je crois que ce règlement avait été apporté par Didier Gaillhaget et on a un peu viré le mode d'emploi donc on se retrouve avec un appareil ou a pas le mode d'emploi pour le faire fonctionner et pour le faire progresser donc c'est vrai qu'ils sont en train de tester année après année ils testent ce qui a été ce qui n'a pas été. y'a toujours cette notation des cinq components sur la partie artistique qui reste très vague, très floue, on voit encore que des compétitrices qui tombent 5 fois arrivent a être championne d'europe et championne du monde donc on se demande vraiment si le système a changé quoi que ce soit.

Quel regard portez vous sur le patinage d'aujourd'hui et en particulier sur le patinage Français ?
Alors le patinage, ce je vois aujourd'hui, en fait ce qui est un petit peu dommage c'est avec ce nouveau règlement on va stéréotyper les patineurs ; c'est à dire que du premier au dixième vous aurez un peu le même style de patineur, des patineurs un peu viril qui sortiraient éventuellement du lot on aurait du mal à les voir sur la première marche du podium donc c'est vrai que moi par exemple j'aurais beaucoup de mal à pouvoir m'intégrer dans le nouveau système nous les français on a beaucoup de retard sur la façon d'apprendre à patiner on va pas dire qu'on sait pas patiner mais on utilise beaucoup moins les carres et le patinage la glisse que les patineurs nord américains comme les Canadiens les Américains et même les Chinois et les Japonais qui aujourd'hui sont très fort là dessus donc c'est vrai que la dessus on a pris beaucoup de retard et on en a rattraper ce qui fait que c'est pas pour demain qu'on va avoir des champions même si on a aujourd'hui Brian qui est un excellent technicien c'est un patineur viril et si aujourdhui il a du mal à se défendre par rapport à ce nouveau système privilégiant les patineurs un peu plus efféminés en tout cas dans la catégorie masculine.


Justement comment pensez vous que le patinage peut évoluer ?

Si on le savait on pourrait déjà donner des idées ; moi, à terme, si j'avais été président de l'ISU, je pense que j'aurais proposé une séparation des disciplines c'est à dire j'aurais fait un championnat du monde technique et un championnat du monde de patinage artistique l'un jugé comme ils le font actuellement par des professionnels de la discipline pour la partie technique par contre la partie artistique jugé par des gens du métiers des arts par des danseurs pour la coupe de cheveux des coiffeurs pour le costume des costumiers ou des créateurs de haute couture et vice versa donc ça c'est un petit peu ce qui pourrait permettre aux pros comme moi de continuer à faire de la compétition sans être obligé techniquement d'être au même niveau que les autres. Par exemple, la, Plushenko pourrait être champion du monde de patinage technique, artistique et vouloir se confronter à des patineurs pro ou autres qui auraient choisi que la voie de l'artistique. si il se sentent capable de venir défier les 2. Moi, par exemple, les 2 je ne pourrais pas alors que lui pourrait ou les plus jeunes pourrait faire les 2.


Que pensez vous de la candidature de Paris 2012?

Paris 2012 on y rêve tous, on a tous envie d'avoir les Jeux je pense à Paris,en 2012 ça se décide pour bientôt (le 6 juillet), donc j'ai fait presque mon devoir de citoyen à en parler le plus possible. En tout les cas, les gens sont très au courant très enthousiastes pour avoir les jeux et c'est ce qui fallait. Je crois que le dossier est très bien défendu, il est très bon maintenant c'est vrai qu'on a les anglais en face de nous et c'est le cas de le dire .....D'ailleurs ça va pas être facile car leurs derniers jeux ils les ont eu en 1960 ça remonte a très longtemps en plus je crois qu'ils les avaient eu un peu par défaut. Je crois maintenant qu'on aura tout fait pour les avoir et j'espère que si on les a pas les gens ne seront pas trop déçus si jamais on avait pas cette candidature et puis voila. En tout les cas tout le monde a très bien joué le jeu donc y'aura rien à regretter.
 

 L'année prochaine il y aura les J.O à Turin (Italie), Que pensez vous des chances françaises ?
Les chances françaises aux prochains jeux je dirai malheureusement qu' elles vont être un petit peu légères mais je trouve qu'aujourd'hui il y a une restructuration fédérale qui permet de voir effectivement on va être un peu léger en chance de médailles, qui permet aussi peut être plus d'en trouver en 2010 avec toute une nouvelle génération de patineurs. C'est à dire, qu'aujourd'hui on regarde qu'il y a peut-être des chances en danse, qu'Isabelle Delobel et Olivier Shoenfelder qui mériteraient. je crois qu'on y croit pas assez et pourquoi pas même un titre olympique en tout les cas on véhicule pas assez bien leur image pour faire croire qu'ils ont l'étoffe pour être champions olympiques. Brian, il a évidemment des chances de médailles. bon en filles par contre on est un peu plus juste et en couples c'est un peu pareil donc aujourd'hui ces 2 disciplines on se dit c'est même pas la peine de se battre à fond mais par contre on voit qu'on a des problèmes dans ces 2 disciplines, il y a un cursus qui se met en place pour éventuellement les prochains jeux de Vancouver en 2010.

Quel message souhaitez vous adresser à vos fans ?
Ben écoutez profitez en continuez parce que c'est encore pendant 3 ans puis après je passerai un autre métier qui sera sûrement metteur en scène, producteur de spectacles. j'espère toujours continuez à leur faire plaisir ce qui compte c'est pas tellement le bonhomme c'est surtout ce que j'ai peut-être pu apporter à un moment donné dans leur vie et si je peut continuer à leur apporter un peu de bonheur parce que je fais, ce que j'apporte voila c'est ma voie. je le fais plus pour eux que pour moi. moi je vois si je donne une satisfaction si c'est le cas je suis content.

 

Interview réalisée par Vanessa Saksik le 25 juin 2005


Interview d’André Brunet 

Entraineur de Phillipe Candeloro depuis ses débuts jusqu'à la fin de carrière

Pourriez vous me parler de votre parcours en tant que patineur et entraîneur ?
Ça fait 52 ans que je fait ce métier et depuis 52 ans je suis professionnel avant j'ai fait du patinage mais pas très longtemps car je suis un enfant de la guerre et à cette époque la pour pouvoir sortir en amateur en compétition il fallait être très riche mes parents n'étaient pas riches du tout. Mes parents étaient des ouvriers donc je m’y suis mis parce que j’aimais ça et Je m’en suis sorti à force de volonté. Et surtout j’ai réussi à être remarque par des impresarios de spectacle. D’autre part je voulais être pilote de chasse j'avais passé mes brevets pour être pilote de chasse, j’ai eu l’occasion de partir professionnel en patinage donc c'est que c’était ma destinée ! J’ai payé à l’état les heures de vol avec mon premier contrat professionnel et depuis 1953 c'est mon métier.

Vous avez été l'entraîneur de Phillipe Candeloro qu'est ce qui vous a séduit chez lui et comment le définiriez vous ?
J'avais mis au point en tant que cadre d'état au ministère de la jeunesse et des sports et j'étais cadre et j'ai mis au point à Colombes toute l'infrastructure et j'avais fait venir des scolaires pour développer la masse et tout. Un jour une classe est venue pour la première fois et j'ai donc fait travailler ce petit gamin qui avait l'air d'un petit lutin, qui tombait jamais, qui se marrait, qui était heureux alors que les autres étaient plutôt surpris par le milieu alors j'ai vu la maîtresse j’ai demandé à rencontrer les parents de Phillipe. C’est quelque chose de très particulier vous savez, j’ai plein d'amis entraîneurs qui m'ont dit mon rêve ça aurait été un jour d'avoir un parcours comme le tien avec Philippe. Ça fait plus de 25 ans que je suis entraîneur formateur c'est que j’aime bien. Que j’aimais bien maintenant moins car je travaille plus dans les clubs parce que ça fait quand même longtemps que je fais ce métier.

Phillipe est très fidèle, moi j’ai essayé et je savais que si je voulais le garder il fallait que le fasse progresser vite (2 ans après il était champion de France minimes).Y’a lui et puis Brian Boitano aux USA ce sont les seuls je crois qu ont fait toute leur carrière avec un seul entraîneur et puis peut être Plushenko avec Mishin aussi. Il y en a pas beaucoup et la preuve on a vu ce que ça a donné, c'est que ceux qui ont pu rester sont tous patineurs d'exception. C'est une chose, c'est la vie qui a décidé ça mais j’ai beaucoup travaillé dessus pour pouvoir faire mais je ne l’ai pas fait uniquement en me disant « faut que je m'accroche à Philipe » parce que j’avais d'autres patineurs, j'avais une grosse équipe et puis ça s’est fait et puis petit a petit on a étés appelés a travailler tous les deux

j’ai crée toute un structure autour de lui et moi pour ne pas être que tous les deux j'ai pris un préparateur physique, une chorégraphe (Natacha Dabaldie nldr) je me suis battu pour qu’on ai le centre national ici, pour avoir les meilleurs moyens d'entraînement ici pour Phillipe, c'est toute une équipe j'étais très ami avec Jean jacques Bertrand qui était l'un des grands avocats du sport et comme j'étais en même temps le président du syndicat des entraîneurs, ensemble on a créer une structure autour de Phillipe ; on en a crée une autre autour de moi ce qui fait que c'est tout un complexe qui a travaille autour de Phillipe et pour arriver au niveau auquel il a réussi il a fallu 5 ans .

Justement comment êtes vous arrivez a trouvez ce style "Candeloro " qui n’est propre qu'a lui ? l'ISU nous avait demandé de travailler sur des thèmes donc ça correspondait puis moi j’ai toujours tout coller là ou Phillipe était meilleur, j’ai vu que c'était un showman de naissance qu'il fallait le laisser s'exprimer.. Moi ma devise c'est « un champion ne peut être que quelqu’un qui s'assume, quelqu’un qui est responsable » alors si on veut permettre aux athlètes de s'assumer faut les laisser s'assumer, faut être la pour les aider mais faut pas les brider et petit a petit Phillipe s'est construit avec mon aide mais c'est Phillipe qui s’est construit.

Quel regard portez vous sur le patinage aujourd’hui et en particulier sur le patinage français ?
Bien disons que le patinage a eu une période de gloire a l’époque de Phillipe de Surya, Pascal et Sophie des Duchesnay. Y’a eu beaucoup de monde et puis je crois que c’est né tout ça grâce a une équipe et d’entraîneurs et a la fédération avec la DTN Mr Burel avec Daniel Barthelemy. Y’a une dynamique qui a fonctionné après ça a suivi un certain temps mais vous savez c’est comme tout ,c’est cyclique. Le patinage est retombe un peu malgré que si Brian Joubert est quand même un très bon patineur que Marina et Gwendal ont comme même étés champions olympiques je pense qu’il y a une continuité dans le temps c’est vrai que c’est un peu au creux de la vague en France

On constate notamment qu’il y a peu de diffusions a votre avis a quoi cela est du ?
Et bien c’est normal Y’aura pas de diffusions à partir du moment ou y’a pas de gens qui amènent des stars au patinage. la télévision elle ne s’intéresse qu’aux grand noms qu’aux stars et c’est pas spécifique au patinage c’est pour tous les sports y’a eu une période de creux pour le tennis, comme je pense que le patinage c’est un sport très scénique je pense qu’on en reverra (plus) y’a eu un creux je pense que ça va remonter y’a encore beaucoup de boulot à faire je pense qu’on arrive vers le creux mais on en n’est pas encore sorti .De plus, je pense qu’il y en aura qui seront capables de faire ce qu’on a fait


Que pensez vous du nouveau système de jugement ?
Je suis Pour, moi je trouve que ce système de jugement intègre beaucoup plus la totalité des éléments du patinage. Maintenant il a peut être tendance à trop saucissonner par morceau chaque séquence mais un seul juge ne pouvait pas, c’est pas possible intégrer l’ensemble des paramètres du patinage. Pour l’instant y’a plein d’incohérences mais c’est normal c’est un système qui démarre et il faut le laisser prendre ses marques mais je pense que c’est bien parti . Moi je pense que ce système est bien, malgré tout on vient de s’en apercevoir aux derniers championnats d’Europe c’est quand même l’être humain qui décide et quand les juges n’ont pas envie de mettre quelqu'un il le mettent pas. Mais ça on peut améliorer tant qu’on veut un système, la volonté de l’homme sera toujours la plus forte L’intérêt c’est que ça apporte beaucoup d’aide aux juges c’est pas les juges qui ont la responsabilité de classer les patineurs. Maintenant, ils ont simplement la responsabilité de noter ce qu’ils voient et ça je crois que c’est une bonne chose parce que c’est difficile d’être juge et parti. Avant, c’était ce qui se passait on attribuait des notes en fonction d’un classement qu’on avait plus ou mois fait alors que la on attribué des notes par apport a ce qu’on voie. Alors malgré tout on s’est aperçu que c’était pas toujours ce qu’on voulais mais aucun jugement aucun système ne peut pas être parfait je pense que ça peut être une amélioration moi tout au moins c’est comme ça que je l’ai perçu et beaucoup de gens le perçoivent comme ça.

Quels sont vos projets en tant qu’entraîneur ?
Pour l’instant j’ai une petite Andorrane (Melissa Fuentes nldr) qui marche bien l’Andorre est un pays qui est très neuf au niveau du patinage qui n’a pas de vécu du patinage et il s’est trouvé qu’il y a une jeune patineuse qui marche bien. Mon rêve ce serait de et faire en sorte que cette jeune patineuse puisse exploser alors ce qu’elle n’a jamais pu faire ce qu’ont n’ont jamais pu faire les andorrans jusqu’a présent et peut être permettre à l’Andorre de prendre une culture du patinage pour moi ce serait bien. Et puis j’ai toujours eu des garçons qui sont sortis en patinage et pas de filles et j’aimerais bien finir ma carrière avec une fille c’est pas parce que j’aime pas travailler avec les filles bien au contraire mais c’est que j’ai pas eu la matière et ce serait pour moi la meilleure des fin de carrière

Comment pensez vous que le patinage peut évoluer ?
Je pense qu’il y a une évolution énorme un potentiel d’évolution fabuleux mais il va falloir non pas qu’il évolue vers une technicité à outrance mais il faut qu’il aille dans une 2eme note c'est-à-dire cette note de la créativité, de la recherche chorégraphique, de l’expression. Le patinage c’est scénique donc c’est une recherche de création, ça doit être une recherche de création nouvelle à chaque instant mais malheureusement le problème c’est qu très peu de gens pourront devenir de grands artistes on dit « patinage artistique » alors que la plupart du patinage n’a rien d’artistique et il faut qu’on arrive a cela. Je crois que l’I.S.U a bien progressé là dessus je pense qu’il faut encore que l’I.S.U amène au patinage un plus au niveau de la musique on est trop restés sur une musique non chantée alors que la danse elle qui a pris de la musique chantée évolue avec un registre un peu plus grand. Je crois qu’il faut laisser une liberté beaucoup plus importante à la création en patinage on l’a vue en la danse moderne la danse évolue le patinage a du mal a évoluer car il s’est un peu bloqué dans des carcans de quadruples sauts ce qui est formidable car ça donne une révolution technique très importante Je crois que la nouvelle réglementation en apportant des pirouettes différentes des pas différents apporte aussi beaucoup indépendamment du système de jugement c’est le système lui-même de codification qui est important et je pense que dans ce cas là on peut obtenir beaucoup le patinage peut évoluer énormément il sera oblige si il veut rester un sport majeur car la télévision sera très exigeante, c’est sur.


Interview réalisée par Vanessa Saksik en mai 2005


Interview Romain Ponsart

Quels sont les thèmes de vos programmes et pourquoi les avez vous choisi ?
La Tocatta - cette musique m'a plu dès que je l'ai écouté. Pour le programme j'ai choisi Zorro. J'aime beaucoup les musiques espagnoles et on me dit souvent que ce programme me va bien. Je pense aussi que ce programme m'a permis de m'épanouir artistiquement.

Vous avez participé à la Finale du Grand Prix ISU Juniors à Lake Placid , comment jugez vous votre performance ?
Je suis très satisfait car c'était ma première compétition et les deux programmes se sont bien passés dans l'ensemble. C'était aussi pour moi l'occasion de mettre pour la première fois Flip et Lutz dans mon programme. Impressionnant et très intéressant car je rencontrais pour la première fois des patineurs russes et américains.

Comment jugez vous votre performance lors des Masters, votre première compétition nationale de la saison ?
J'ai été très satisfait de mon programme court puisque sans fautes. Pour le programme long, programme satisfaisant dans l'ensemble mais avec une chute sur le triple flip. Dans l'ensemble je suis quand même satisfait puisque je finis 3ème derrière Kim et Florent.

Vous avez participé a plusieurs tournois de France (Amiens et Caen) quel bilan faites vous sur ces diverses compétitions (Vitry , Grenoble) ?
Très satisfaisant puisque je remporte ces deux tournois de France, d'autant qu'à Amiens, j'ai patiné avec une côte fêlée.

 

Vous avez ensuite participé au Grand prix Juniors de Sofia, votre sentiment ?
J'ai découvert beaucoup de choses. Je pense que j'ai pris de la maturité en découvrant notamment les autres patineurs étrangers. Je me suis classé 10/23 tout en étant surclassé.

Vous vous êtes classé 10 éme pour votre première participation au Championnat de France Élites à Megéve, comment cela s'est t'il passé ?
Très heureux d'avoir participé aux championnats de France Élites cette année car l'année dernière j'avais du déclarer forfait à cause d'une blessure. J'ai obtenu à Mégève mon meilleur score sur le programme court. J'étais aussi trés impressionné de patiner dans la même catégorie que mon idole Brian.

Quelle impression cela vous fait d'être dans le top 10 français à seulement 15 ans ?

Bien sur je ne peux que m'en réjouir mais il faut encore que je travaille énormément car j'ai encore beaucoup de chose à acquérir notamment le triple axel, les pirouettes

Fin janvier vous avez terminé 6eme des Championnats de France Juniors à Annecy, quel regard portez vous sur votre performance ?
Cette performance n'a pas été pour moi à la hauteur des autres mais cette contre-performance m'a permis de me remettre en question et de retravailler plus sur les difficultés rencontrées.

Vous avez remporté le trophée de l'arche à Courbevoie votre impression?

Je ne peux être que satisfait de ma performance à Courbevoie puisque je fais 2 programmes sans fautes et que j'inclus deux Flip et un Lutz dans mon programme long. J'ai d'ailleurs fait mon meilleur score sur le programme long à Courbevoie.

Quel bilan faites vous de votre saison ?
Je suis assez satisfait de cette saison. Je pense avoir progressé dans les sauts (acquisition du flip et lutz) et dans les pirouettes.

Quels sont vos objectifs à court et moyen terme ?
A court terme : Devenir Champion de France Novices à Cergy en mars
A long terme : Championnats d'Europe, du Monde et les J.O.

Interview réalisée par Vanessa Saksik


Bio Express

Date de Naissance : 27 avril 1992
Lieu de Naissance : Charleville-Mézières
Entraîneur : Guillemette Ancelet
Ancien entraîneur : Elena Issatchenko
Meilleur score : 158.26 points

Palmarès
6eme des Championnats de France 2008

12eme du Grand Prix ISU Junior de Courchevel (127.38)

10 emes Championnats de France 2007 (140.87)

10 ème du Grand Prix ISU Junior de Sofia 2008 (140.90)

Élément préféré : Les sauts

Modèles : Alexei Yagudin et Brian Joubert

La journée typique d'entraînement : 08 h -12 h collège / 12 h - 13 h entrainement patinage / 13 h 30 - 16 h 40 collège / 17 h - 19 00 entrainement

Ce qui lui a donné envie de pratiquer le patinage artistique : Les sauts

 


Interview Yoann Deslot

"Les pires moments je crois que c'est les moments de solitude quand je n'avais plus la motivation....... Les meilleurs moments.... mon second titre de champion de France en 99, mes premiers quads ...."

Tout d'abord qu'est ce qui vous a motivé pour faire du patinage artistique ?
Je faisait de la gym et de la GRS. Même si ma dernière année j'ai gagné toutes les compétitions on ma interdit de continuer étant donné que ce sport est interdit aux garçons, ma mère m'a donc envoyé vers un sport similaire.

Comment se passe votre journée d'entraînement ?
Maintenant que je suis sur Paris ma vie au niveau sportif c'est beaucoup simplifié. cela ce résume en deux entraînements de 1h-1h30.

Comment jugez vous votre performance aux Masters de Reims ?
Les master's de Reims on été une grande déception pour moi. Notamment sur le programme court. J'étais très prêt techniquement et je réalise un programme court quasi sans fautes (3eme note technique) mais je me retrouve 7eme à cause de l'artistique. Ça a été dur et je ne me suis pas du tout battu dans le long. J'ai du faire une grosse remise en cause de mon patinage et dans la constitution de mes programmes.

Comment analysez vous votre performance lors de la Merano Cup ?
A la Merano cup il y avait un peu de mieux, notamment les composantes par rapport aux Masters. J'avais un début d'année pas terrible et la déception des Masters était très présente donc il fallait absolument ce remettre en route et reprendre confiance. La compétition dans l'ensemble était correcte mais pas assez bien et en dessous de mes attentes.

Vous avez participé a la Merano Cup, le podium était 100% français quelle impression cela vous a t'il laisser?
Nous étions vraiment au dessus. Le podium était sans surprises. Fred premier et Jérémie et moi ensuite. L'ordre entre Jérémie et moi aurait pus être différent mais pour le reste vu le niveau technique le podium était prévisible ... 100% français c'est quand même le pied a vivre...

Vous participez ensuite au Crystal Skate of Romania (Bucarest, Roumanie), votre deuxième compétition internationale de la saison comment cela s'est il passé ?
Beaucoup mieux. Cette compétition a été la première de l'année ou je suis repartis satisfait. Le niveau était très bon, nous étions 6 à faire le triple axel, et tous les patineurs préparés leur saison (notamment les championnats d'Europe du monde et pour certains les Jeux Olympiques). C'était vraiment intéressant avec des programmes qui tenaient la route.

Quel regard portez vous sur votre performance aux championnats de France Élites ?
J'ai très bien terminé l'année. Avec un championnat de france senior très correct, notamment le programmes long ou je fait l'axel sur deux pieds mais ou tous les autres triples sont fait, c'est le premier programme long quasi sans fautes depuis les Élites de Rennes ça ma donc fait très plaisir. Ensuite j'ai continué sur Tours ou la c'est encore très bien. Je fait un programme court ou j'améliore mon meilleur score de 7 points. J'enchaîne ensuite un programme long avec une super combinaison triple axel-triple boucle piqué. Le reste du programme est correct je manque un peu de condition physique car c'est la fin de l'année mais je suis vraiment super content de la façon dont je termine l'année.

Votre impression sur cette dernière compétitions ou vous battez votre record personnel de la saison impression sur cette compétition ?
Je suis allé à Tours en voulant faire deux triples Axel dans la compet. J'ai bien bossé techniquement et il commencé à revenir. J'ai des problème de genoux et cela ma gêné dans mes entraînements mais la technique était bien la. Je suis parti sur Paris pour retrouver une motivation que j'avais perdu en m'entraînant sans autres patineurs de mon niveau. L'envie de patiner et la motivation reviens auprès de Fred et Alban. Et je suis content que cela ressorte sur les deux dernières compétitions. Des choses se sont mises en places avec l'équipe d'entraîneur de Champigny et je suis content de voir que ça avance.

Quel bilan faites vous de votre saison ?
Le bilan est très mitigé, je ne suis pas du tout content de mon début de saison, et la motivation n'était plus la il fallait que je prenne les choses en main. Par contre je suis vraiment très content de ma fin de saison (au niveau technique et au niveau de la manière d'approcher mes programmes)

Quels sont vos projets a court et long terme ? et en particulier pour la saison prochaine ?
Du plaisir, du plaisir et encore du plaisir !!!!!. Je découvre un peu, et je commence juste à comprendre et assumer cette place. Mais ça m'aide à me motiver certains jour, ça permets d'être sur que tout ce que je fait ça rend heureux, c'est une réelle source de motivation.

Quels ont étés jusqu'à présent les pires et meilleurs moments dans votre carrière ?
Les pires moments je crois que c'est les moments de solitude quand je n'avais plus la motivation. je ne savais plus du tout si ce que je faisait, si les sacrifices que je fait pouvaient m'amener quelque part. Mais il y a aussi les déceptions du à des non sélections à certaines compétitions ou mon retrait de la sélection des Universiades l'an passé. Les meilleurs moments.... mon second titre de champion de France en 99, mes premiers quads... et toutes les rencontres et les retrouvailles que j'ai pus faire grâce à mon site (merci Flo)
 


Le patinage vu par Yoann
 

Qu'est ce qui vous plaît le plus dans ce sport ?
Le fait que ce soit un sport ultra complet. La technique est particulièrement précise on ne peut rien laisser au hasard, (sauts pirouettes pas).Puis il y a le coté artistique, il faut pouvoir être bon partout et cela est encore plus vrai maintenant avec le nouveau système.

Quels sont vos modèles?
Lambiel sans hésitation, il est complet, et très bon sur tout, tout comme Yagudin. Ce sont les deux patineurs qui me marque le plus. Ils ont gagné avec style et en étant bon sur tous les domaines.. Et avec originalité.

 Quel regard portez vous sur la performance de vos compatriotes aux Mondiaux ?
Je suis super heureux pour eux. Pour avoir fait les entraînements avec Alban, ça performance ne m'étonne pas du tout. Il est capable de faire encore mieux. Et pour des premiers championnats du monde je pense qu' il a eu la classe quand même. Quand à Brian et bien si il reprend confiance c'est encourageant pour tout le monde ça va relancer toute l'équipe de France c'est une belle seconde place.

Que pensez vous du nouveau système de jugement ?
Moi j'adore. Il y a encore pas mal de petites choses à revoir, normal comme pour tout ce qui est nouveau, notamment sur les componantes. Mais sinon je suis satisfait. Ça permet de voir des patineurs complets ... avec beaucoup plus d'intérêt pour l'ensemble des éléments.

Pour clore cette interview avez vous un petit message pour vos supporters ou un petit message particulier ?
Merci pour tout. A bientôt... je vous promets de très belles choses...

Interview réalisée par Vanessa Saksik le 1er avril 2006


Photos Vanessa Saksik et Florence L'ecrivain Un grand merci à Yoann Deslot


Interview Frederic Dambier  

"Ce programme court reste pour le moment comme le moment le plus fort émotionelement de ma carrière" (a propos des Championnats d'Europe 2006)

 

Comment jugez vous votre début de saison (Masters de Reims différentes etapes du grand prix ISU et Championnats de France 2005 ) ?
Un début de saison un peu mitigé avec un Masters très juste, une compétition de préparation très satisfaisante à Mérano, un Grand Prix catastrophique un deuxième avec le meilleur libre de ma carrière (un quad, deux triple triple et 7 triples sauts) juste derrière Plushenko et Lambiel puis un libre des championnats de France catastrophique. Bref, des mois difficiles où le doute s'installe et où il faut se battre pour garder la confiance en soi...

Vous avez participé a la Merano Cup, le podium était 100% français quelle impression cela vous a t'il laisser ?
C'était important pour moi de me refaire après ma déception des Masters et me trouver sur ce podium entouré de Jérémie et Yoann était vraiment un super moment. Chacun s'étant battu pour réaliser le meilleur de lui même. Et puis c'était important pour moi d'entendre cette Marseillaise, sur le sol Italien et de rêver d'y revenir très très vite.

Après la polémique des sélections pour les Europes , comment vous êtes vous préparé pour ce championnat ?
Après avoir laissé beaucoup d'énergie dans cette bataille, je n'avais qu'une seule solution: regarder vers l'avant, oublier ce dernier mois de cauchemar et me concentrer sur ma performance pour aller au bout de mon rêve!

Vous arrivez a Lyon et réalisez un très belle performance en particulier lors du court, votre sentiment ?
Ce programme court reste pour le moment comme le moment le plus fort émotionnellement de ma carrière. Je passais très tard, je savais que les autres patineurs avaient très bien patiné et je n'avais plus d'autre choix que de réaliser un programme parfait. Le faire, dans ces conditions, "à la maison" avec ce public qui m'a porté, devant toute ma famille qui avait fait le déplacement... LE REVE!

Comment analysez vous ce beau tir groupé réalisé avec Brian Joubert et Alban Préaubert a Lyon ? 
Cela prouve la densité de l'équipe de France masculine et sa capacité à réaliser de très belles performances. Et puis surtout un immense plaisir pour Alban qui réalise une superbe entrée dans le monde des Seniors. et lorsque l'on se bat ensemble durant un mois, que l'on se serre les coudes, voir un tel résultat fait chaud au cœur...

Comment décririez vous l'ambiance lors de votre 2eme participation aux JO ?en quoi était t'elle différente de celle de Salt Lake City (2002) ?
Une ambiance toujours aussi magique, pleine d'émotion et de rencontres. Un lieu d'échange et de joie. Mais aussi une ambiance électrique dans cette patinoire. Jamais une compétition masculine n'avait été aussi tendue, pleine d'erreurs et de choses inattendues. J'aurais bien voulu réaliser une autre performance mais c'est ainsi en sport.
 
Quel bilan faites vous de votre saison ?
Un bilan mitigé avec des joies mais aussi des déceptions. Le plus: mes championnats d'europe et ma participation aux Jeux. Le moins: ma déception des championnats de France et le contenu de mes programmes olympiques.

Quels sont vos projets a court et long terme ?et en particulier pour la saison prochaine ?
Après avoir participé à de nombreux galas (Étoiles de la Glace, GPA on Ice et la tournée Équipe de France) je veux prendre un gros break et de bonnes vacances loin du patinage. Je me remettrai au travail à Courchevel cet été et je prendrai la décision sur la suite de ma carrière. Si je repars, cela sera ma dernière saison, et une saison plus courte que les saisons débutant mi septembre et se terminant mi mars. Je peux faire de grandes choses mais mon corps ne réagit plus de la même manière qu'il y a 4 ou 5 ans!


Le patinage vu par Frederic

Quel regard portez vous sur la performance de vos compatriotes aux Mondiaux ?
C'est une très grande joie pour les garçons: que Brian retrouve le podium mondial après tout ce qui a été dit sur lui est une magnifique revanche. Ce gars a tout pour être une très très grand et il l'a prouvé. Quant à Alban, c'est tout simplement génial: 8ème de ces premiers championnats du monde waouh! Ce n'est que le résultat du travail et de la combativité. Alban est un garçon très travailleur et très sérieux. Il a reçu les fruits de son travail.

Que pensez vous du nouveau système de jugement ?
Il y a des choses très intéressantes mais je pense que nous ne sommes qu'au début de ce système et des imperfections apparaissent. Laissons lui le temps de s'adapter, formons les juges à cette nouveauté, trouvons un équilibre entre la valeur des sauts et l'artistique et nous aurons alors un super outil de travail!


Frederic et son public 

Patiner devant votre public à Lyon c'était comment ?
Magie, stress et excitation! c'était un très grand moment. Les six minutes du programme libre étaient absolument EXTRAORDINAIRES. Pas une seconde de calme. Une vraie piste de hockey ou un stade de foot. C'était génial!

Que vous apporte le soutien de vos supporters ?
Ils m'apportent le soutien et la confiance nécessaire pour passer outre les difficultés et les épreuves. Les emails, les peluches sont autant de choses très importantes pour nous lorsque le moral est à la baisse. Merci à tous!!

Quels ont étés vos moments les plus forts en émotion ?
Une carrière de sportif de haut niveau laisse de nombreux moments forts et il est difficile de choisir. Allez j'en liste quelques uns:

- Cérémonie d'ouverture des JO 2002

- Libre des championnats d'europe 2004 à Budapest

- Championnats d'europe à Lyon

- Cérémonie de clôture des JO 2006

Interview réalisée par Vanessa Saksik avec la collaboration de Stephanie. le 2 avril 2006 . Photos Vanessa Saksik


Interview Alban Preaubert

Sixième des Championnats d'Europe et 8éme des Mondiaux Alban Preaubert, revient et fait avec nous le bilan de cette très belle saison et de ses objectifs à venir.

FOCUS SAISON 2005/2006 

"Après les Masters, j’ai pris un pari un peu fou, j’ai changé de paire de patins et surtout, j’ai monté un nouveau programme long. Je sentais le besoin de repartir sur de nouvelles bases.. "


 

Quel regard portez vous sur votre performance lors de votre participation aux 2 étapes du Grand Prix ?

Mon comportement en grand prix a été la première bonne surprise de ma saison. Les masters avaient été décevants pour moi mais c’était prévisible, je venais de changer d’entraineur, je n’étais pas prêt, il fallait que je prenne de nouveaux repères. Après les masters, j’ai pris un pari un peu fou, j’ai changé de paire de patins et surtout, j’ai monté un nouveau programme long. Je sentais le besoin de repartir sur de nouvelles bases. Le risque, en contrepartie, était de prendre beaucoup de retard dans ma préparation et ne pas être prêt suffisamment tôt pour les grands prix. Mais finalement, mon intégration à Champigny s’est très bien passé, j’ai très vite progressé, repris confiance et mon entourage m’a beaucoup aidé. J’ai donc réussi à arriver en forme avant mon départ en Chine pour mon premier grand prix. Là-bas, j’ai réalisé un programme long très solide qui m’a convaincu que j’étais sur de bons rails. J’ai même réussi à avoir la deuxième meilleure note technique du programme long, derrière Sandhu mais devant Lambiel. Malheureusement, je n’étais pas encore très connu sur le circuit international senior et mes composantes artistiques ont du coup été très sévèrement sanctionnées.

Deux semaines plus tard, j’enchaînais sur la coupe de Russie, où le plateau était très relevé (Plushenko, Lambiel, Weir…). J’ai réalisé d’excellentes performances à Saint-Petersbourg, sur la lancée de ce que j’avais pu montrer en Chine, j’ai retrouvé ma fiabilité technique. Grâce à la répétition de programmes consistants, mes composantes ont parallèlement progressé, ce qui m’a permis de battre mes records personnels et de me rendre sélectionnable aux Jeux Olympiques selon les critères fixées par le CNOSF(top 6 en grand prix). Ainsi, j’ai pu préparer les championnats de France sereinement, conscient que j’étais à nouveau capable de réaliser des sans-fautes !

Comment jugez vous votre performance lors des championnat de France ?

Les championnats de France Élite sont la compétition la plus difficile pour tous les patineurs, il y a beaucoup de pression, c’est un tournant de la saison. Il ne faut pas se rater. Heureusement, j’étais vraiment prêt pour cette compétition . Encore une fois, mes dernières compétitions m’avaient rassuré et mes entraînements se déroulaient parfaitement. J’ai réussi à confirmer en faisant un programme court sans-faute. J’ai donc abordé le long en position favorable, mais je suis passé en fin de compétition, et j’ai vu que mes concurrents avaient placé la barre haute. Je n’avais donc pas le droit de me rater. J’étais stressé mais j’ai su gérer la situation, et j’ai ainsi atteint mon premier podium aux Élites et gagné , selon les critères de sélection, ma place aux championnats d’Europe.

Vous terminez 3eme de cette compétition pour votre 2eme participation et progressez de 3 places par rapport à la saison dernière votre sentiment ?
A l’issue des championnats de France, j’étais vraiment content et fier d’avoir réussi à tenir debout car l’enjeu était important. En début de saison, suite aux changements que j’avais entrepris, je m’étais en quelque sorte refusé de me fixer des objectifs, j’avais un peu peur de la transition junior-senior. Je voulais juste reprendre beaucoup de plaisir à patiner, et retrouver des sensations pour les années suivantes. Finalement, les sensations sont revenues très vite, et ça m’a redonné de l’ambition sur la saison qui était en train de s’écouler. Je me suis à nouveau senti capable de lutter avec les meilleurs français pour les places en grands championnats. Je savais cependant que cela serait très dur et je ne me suis pas mis de pression inutile, je voulais juste faire le mieux possible et progresser par rapport à l’année précédente. Mission accomplie donc et grosse satisfaction

"J’étais peut-être le seul patineur qui espérait voir Plushenko s’inscrire à la coupe de Russie......"

Comment s’est déroulée votre préparation pour votre premier championnat d’Europe ?
Elle a été bien sûr perturbée par le test de sélection que la fédération nous a imposé. C’est oublié maintenant mais ceci a été regrettable pour tout le monde. On peut comprendre la position de chacun mais il n’empêche que la situation a été très mal géré par les responsables. On aurait dû souffler deux-trois jours pour se ressourcer avant d’entamer la préparation, et au lieu de ça, un test est annoncé, on doit reprendre l’entraînement dès le lendemain des France, et, avec la fatigue, physique et surtout mentale liée à une telle épreuve, les petits pépins physiques apparaissent, et la préparation est décalée. Et surtout, même lorsque la sélection est à nouveau acquise, on s’attend à tout......, à une nouvelle pirouette dans la sélection. Je n’ai été serein qu’à partir du moment où le tirage au sort de la compétition a été effectué. J’espère donc que ce genre de situation ne se reproduira jamais plus pour personne, car c’est vraiment difficile à gérer. Malgré tout, avec Frédéric, on a réussi à surmonter la difficulté, on a réussi à faire la meilleure préparation possible ensemble, en se soutenant mutuellement les jours où c’était difficile, et Annick et toute l’équipe de Champigny nous a permis de nous présenter requinqués et en forme à Lyon

Quel regard portez vous sur votre performance aux championnats d’Europe ?
J’effectue le meilleur programme court de ma vie à Lyon. C’était incroyable. C’est un des meilleurs souvenirs de ma carrière jusqu’à présent. Réaliser cela pour mon premier grand championnat, en plus devant le public français, c’était merveilleux. Jamais je n’aurai imaginé entrer dans le dernier groupe du long pour ma première participation. Pour le long, c’était un peu plus difficile, j’étai beaucoup plus tendu. J’avais l’impression de patiner sur une lame plus fine que d’habitude, la pression a pesé un peu sur mes épaules, et je fais des erreurs sur les sauts les plus simples du programme. Ceci dit, je n’ai pas non plus à rougir de ma performance, je manquais d’expérience à ce niveau et j’étais donc satisfait de la façon dont je m’étais comporté. Avant d’entrer dans la compétition, j’osai à peine espérer entrer dans le top 10. Donc, il y a eu énormément de positif dans ces championnats d’Europe. De plus, j’étais particulièrement heureux d’avoir pu montrer, avec Frederic et Brian la vitalité de notre équipe dans cette discipline. 3 Français dans les 6 premiers, c’est une performance historique.

Quels souvenirs gardez vous de cette première expérience européenne en France devant votre public ?
C’était fantastique. Jamais je n’avais patiné dans une telle ambiance, on se serait cru dans un stade de foot durant les 6 minutes d’échauffement du programme long. Même si la pression est plus forte à supporter, c’est pour vivre des moments comme ça qu’on s’entraîne comme des fous durant des années. On a donc qu’une envie, c’est de dire aux gens qui aiment le patin de venir voir les compétitions et de faire du bruit.

Comment jugez vous votre performance au championnats du monde ?Vous terminez 8eme pour cette première participation,votre sentiment ?
C’est l’apothéose de ma saison, je ne pensais vraiment pas être capable de finir dans le top 10. J’entre super bien dans la compétition avec un programme de qualification sans-faute. Je pulvérise de plus de 10 points mon record personnel. Ensuite, sur le programme court, je fais des erreurs de débutant, avec une chute sur le petit pas, qui est aussi sanctionné qu’une chute sur un triple Axel avec le nouveau règlement. Cette erreur est regrettable, et même si j’avoue rigoler quand je revois maintenant le ralenti de cette pointe dans les zappings d’Eurosport, sur le coup, ça ne m’a pas fait rire du tout. Cependant, cela n’a pas affecté ma confiance, c’était vraiment un problème de concentration, ce n’est pas comme des erreurs techniques qui sont plus inquiétantes car le temps est court en compétition pour réussir à effectuer les réglages nécessaires à corriger la technique. J’étais parfaitement réglé et j’ai donc abordé serein le programme long, qui s’est passé comme dans un rêve. En repensant à cette soirée, j’ai des frissons, le bonheur était total, j’ai parfaitement fait mon boulot, et j’ai d’autant plus savouré la performance de Brian .cette 8eme place cumulée à la place de vice-champion du monde de Brian, cela permet de ramener 3 quotas à l’équipe de France pour l’année prochaine.

Cette saison vous êtes entré dans la cour des grands quelle expérience en tirez vous ?
J’ai effectué un très bon stage d’été à Courchevel, j’ai passé de nombreux quadruples, et Morozov m’a monté un programme long intéressant et qui semble plaire à tout le monde. En tout cas, je me sens à l’aise dans ce programme. Donc, je peux envisager de faire de bonnes performances en cette nouvelle saison. Cependant, je ne veux pas m’enflammer et fixer des objectifs irréalisables, de peur d’être déçus si tout ne se passe pas comme je voudrais. Je veux donc tout simplement continuer à me faire plaisir sur glace, essayer aussi de donner du plaisir au public et garder ma motivation intacte. Après, si je réussis à mettre cela en place, les résultats devraient suivre et j’aimerai tout simplement faire encore mieux que la saison dernière.

Quel bilan faites vous de votre saison ?
Un bilan ultra-positif. Je suis reparti de zéro en début de saison, ça ne s'annonçait pas facile de remonter la pente, mais mes progrès et mes résultats ont finalement dépassé toutes mes attentes et m’ont permis d’envisager les saisons à venir avec ambition.

Quels sont vos objectifs pour la saison prochaine ?
J’ai effectué un très bon stage d’été à Courchevel, j’ai passé de nombreux quadruples, et Morozov m’a monté un programme long intéressant et qui semble plaire à tout le monde. En tout cas, je me sens à l’aise dans ce programme. Donc, je peux envisager de faire de bonnes performances en cette nouvelle saison. Cependant, je ne veux pas m’enflammer et fixer des objectifs irréalisables, de peur d’être déçus si tout ne se passe pas comme je voudrais. Je veux donc tout simplement continuer à me faire plaisir sur glace, essayer aussi de donner du plaisir au public et garder ma motivation intacte. Après, si je réussis à mettre cela en place, les résultats devraient suivre et j’aimerai tout simplement faire encore mieux que la saison dernière. Cependant, je rêve d’un podium aux championnats d'Europe, d’une participation en finale du grand prix et d’une bonne performance aux Jeux Olympiques de 2010 dans ma carrière. Je me donne donc 4 ou 5 ans pour atteindre ces rêves.

INTERVIEW D'Alban Préaubert réalisée en Juillet 2006 - Par Vanessa Saksik ( Photos Vanessa Saksik)




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